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Les bandes fleuries testées pour lutter contre les pucerons des céréales

Les pucerons des céréales transmettent différents virus de la jaunisse à l’automne.

Bien qu’elles diminuent la quantité de pucerons à proximité, les bandes fleuries n’ont pas permis de réduire les dégâts de jaunisse sur les céréales.

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Les pucerons des céréales transmettent différents virus de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) à l’automne. L’effet des bandes fleuries pour limiter ces ravageurs a été étudié dans le cadre du projet Plantserv (1). L’objectif était d’évaluer si ces plantes de services permettent de réduire les dynamiques de ces insectes, le nombre de plantes infectées par des virus de la jaunisse, et les pertes de rendements liés à la jaunisse.

Pendant deux ans, 28 parcelles de céréales (blé et orge) ont été suivies en Bretagne et dans les Pays de la Loire, avec d’un côté du champ un couvert d’interculture fleurissant, et de l’autre une marge herbeuse témoin. Le couvert fleuri, implanté l’été, est composé de moutarde, radis fourrager, sarrasin et vesce qui n’attirent pas les pucerons des céréales. En plus des parasitoïdes (dont les larves se développent dans l’hôte), les prédateurs naturels des pucerons (carabes, araignées, staphylins, larves de carabes) ont été quantifiés.

– 26 % de pucerons

L’étude met en évidence qu’à proximité du couvert fleuri, les densités de pucerons sont inférieures de 26 % comparativement à la marge herbacée. « Cet effet est vrai jusqu’à une quinzaine de mètres, les bandes ont une distance d’action limitée dans le champ », explique Cécile Le Lann, de l’université de Rennes. La proportion de pucerons attaqués par des guêpes parasitoïdes est similaire près du couvert fleuri et de la marge herbeuse. « On observe néanmoins un taux de parasitisme élevé, de l’ordre de 30 % environ durant l’hiver », remarque Cécile Le Lann. Le nombre de prédateurs est supérieur de 30 % près de la bande fleurie.

Si le nombre de plantes infectées par les virus de la JNO est légèrement inférieur du côté du couvert fleuri (–3 %), il n’y a en revanche pas de différence en termes de dégâts de jaunisse au printemps et de rendements. Pour Cécile Le Lann, bien que leur effet soit mineur sur le nombre de plantes infectées, les bandes fleuries restent toutefois un levier à combiner avec d’autres : variétés cultivées tolérantes, voire résistantes aux jaunisses, date de semis… « On a testé une diversification végétale à proximité des parcelles, ou dans le contexte paysager, mais il existe aussi d’autres pratiques de diversification au sein des parcelles, comme les associations de légumineuses et de céréales », note-t-elle.

Diversité de virus de JNO

Par ailleurs, un nouveau test moléculaire a été développé dans le cadre du projet, afin de vérifier si les symptômes observés au printemps sont bien liés à la jaunisse. « Il a mis en évidence qu’il existe une diversité de virus de la jaunisse différente de celle qu’on avait dans le Grand Ouest il y a vingt ans, avec notamment la présence de nouveaux variants dont on ne connaît pas encore le pouvoir pathogène », explique Cécile Le Lann.

(1) Projet Ecophyto (2019-2022) porté par l’université de Rennes.

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